* Avant propos : j'ai la conviction que les limites que l'on se met toutes seules comme des grandes ou dont on a hérité ne sont qu'un ramassis de conneries. Je me suis toujours rebellée contre l'ordre établi mais avant, je le faisais dans la colère. Maintenant, je mets ma vie au service de mes convictions et je te partage mes découvertes !
Le père de mes enfants est un homme blanc, bien sous tout rapport.
Après avoir longtemps vécu en Allemagne, on a pris la décision de nous rapatrier en France.
Je n’insulterai pas ton intelligence en disant que le racisme n’existe pas outre Rhin, mais j’ai toujours trouvé des logements sans l’aide de personne.
En France, j’avais fait de mauvaises expériences alors on a décidé que c'était lui qui ferait les visites; clairement, il a été ma caution blanche.
Parce que j’avais peur.
Tu sais, la peur qu'on me ferme la porte au nez, qu'on ne me reçoive pas.
Qu'on ne me prenne pas au sérieux ou pire encore, qu'on me discrimine complètement.
C'était il y a 5 ans.
Entre temps on s'est séparé.
Et quand est venu le moment pour moi de chercher un nouveau logement, la même peur, sourde, tapie au fond de moi s'est réveillée.
Mon premier réflexe ? Lui demander de venir avec moi pour les visites.
Il me devait bien ça, je me disais…
J'étais persuadée que moi toute seule, je n'arriverais pas à louer une maison plutôt cool pour mes enfants et moi.
J’avais peur qu’on ne me fasse visiter que des maisons insalubres, des logements sociaux chelou chelou dans des quartiers chelou chelou.
Est-ce que ma peur était irrationnelle ?
Pas vraiment si tu regardes la place des femmes noires dans nos sociétés.
J'avais peur pour moi, mais aussi pour mes enfants.
Une séparation n'est déjà pas facile pour des adultes, mais l’est encore moins pour des enfants qui n’ont rien demandé. Et même si je ne pouvais pas changer le passé, je pouvais faire en sorte de nous construire un bel avenir.
Je voulais qu’ils gardent les mêmes standards de vie.
J'ai ressenti tout le poids de cette responsabilité sur mes épaules.
J’en ai passé des nuits à me retourner dans mon lit, à chercher des solutions.
Mais rien n’y faisait, je revenais toujours à la base : Je veux ce qu’il y a de meilleur pour mes enfants et moi.
C’est ce qu’on veut toutes.
Mais parfois, pour obtenir ce qu’il y a de meilleur, il faut dépasser ses peurs.
Élargir sa zone de confort.
Oser demander plus.
Je me suis rappelé cette phrase de la bible : You have not because you ask not.
Ras-le-bol de ne pas oser demander. Ras-le-bol d'avoir peur.
Ma famille - qui ne veut que mon bien - m’a proposé de me rapprocher d’eux. Pour me faciliter la vie. Mais moi, ma plus grande richesse, c’est ma liberté.
Et je savais, je sais, que si je quittais ma vie ici, uniquement pour le confort d’être avec mes proches, je n’aurais plus le courage de vouloir plus.
C’était décidé, j’allais me reconstruire selon mes propres termes.
Et demander. Demander toujours plus.
Girl, I was on a mission.
Et là, je suis allée chercher loin pour trouver la puissance qui sommeille au fond de mes tripes. Cette puissance qu'on a toutes et qui nous permet de déplacer des montagnes quand on l'évoque.
Mes enfants et moi on aura la plus belle des vies et il n'existe aucune version de l'histoire qui se finit mal pour nous. Parce que.
Alors quand le moment est venu d'appeler un propriétaire, lui déposer mon dossier, faire le virement et organiser un déménagement, demander de l’aide ben je n'ai pas eu peur.
Je me suis fait confiance. Je fais confiance à la vie.
Résultat : mère célibataire noire a emménagé dans une maison plus que cool pour elle et ses enfants.
Et toi, alors, dis-nous : c'est quand la dernière fois que tu as réalisé l'impossible ?
Prends soin de toi,
Mo
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